Les amortissements d’équipement en comptabilité générale n’ont de raison d’être qu’en entreprise.

 

1. Rappel : l’amortissement d’équipement, souvent dit industriel, est distinct de l’amortissement de dette, souvent dit financier.

 

Un emprunteur reçoit du prêteur, à l’entrée en vigueur du contrat qui engage réciproquement les deux parties, l’échéancier d’acquittement de sa dette, intérêts et principal compris. Ce plan d’amortissement est de financement et non pas d’équipement.

 

2. Amortir un équipement consiste à étaler la reconstitution de sa valeur d’acquisition.

 

Notons E l’équipement considéré. Notons également D la durée totale de l’étalement. D est composée de périodes courtes P, toutes au plus égales à un an. À chaque fin de P, une dotation à l’amortissement de E est comptabilisée. Le montant de cette dotation périodique est débité d’un compte de charge ad hoc. La contrepartie est un crédit d’un compte d’immobilisation, ce compte étant celui où figure déjà, en débit, la valeur d’acquisition de l’équipement.

 

3. Cette écriture en partie double est nécessaire à la conservation de la valeur investie

 

Elle n’est cependant pas suffisante. Les provisions constituées doivent être placées dans un livret bancaire rémunéré. Alors, des cumuls de dotation aux amortissements sont portés en immobilisation financière. Faute d’aller jusque-là, la trésorerie courante est censée pourvoir à la conservation de la valeur investie. Mais c’est contradictoire : bien gérée, la trésorerie courante est faiblement excédentaire.

 

4. Insistons : la conservation de la valeur investie par des provisions n’est effective que si ces dernières constituent un disponible placé

 

Ce placement est liquidé pour payer tout ou partie du remplacement provisionné. Dans une telle gestion financière d’entreprise, la trésorerie d’exploitation est doublée d’une trésorerie d’investissements. Ce dédoublement de la trésorerie est un progrès parce que l’évitement des détournements d’amortissement industriel favorise le maintien de l’emploi.

 

5. Ce dispositif de gestion n’est pas encore considéré comme normal

 

Pour le mettre en place, il faut un fonds de roulement assez largement positif. La solidité de la situation financière de l’entreprise s’en trouve renforcée par la renonciation au détournement d’amortissement industriel, notamment pour en faire un moyen d’amortissement financier.

 

6. Les entreprises ont parmi leurs charges des frais financiers et des dotations d’amortissement industriel.

 

De fait, les entités mésonomiques endettées autres que des entreprises ont parmi leurs charges des dotations d’amortissement financier.

 

7. Soit une association non commerciale.

 

Ses gestionnaires utilisent un ratio structurel. Ils l’ont fixé à 60 %, mais pour l’explication à suivre, peu importe que ce ne soit pas plus ou moins. Le numérateur de ce ratio est le total annuel des charges. Les dotations aux amortissements de dette font partie de ces charges. Aucune dotation pour amortissement industriel n’est comptabilisée en charges. Le dénominateur est le total annuel des produits au compte de résultat. Les gestionnaires de l’association ont donc pour objectif un résultat annuel moyen de 40 %. Si ce pourcentage représente un montant supérieur aux dépenses d’équipement d’une année, la différence est placée. Une telle association gère son résultat aussi prudemment que les entreprises qui pourvoient le mieux à leur solidité financière gèrent leurs amortissements industriels.

 

8. La situation nette de toute entité mésonomique dépend de la valeur vénale de ses immobilisations

 

Mais seules les entreprises ont une valeur vénale et seules les entreprises ont des résultats à distribuer en échange. C’est pourquoi décompter des dotations d’amortissement industriel dans les charges est indispensable dans leur cas. C’est aussi pourquoi un tel décompte est insensé pour les associations non commerciales et les particuliers.

 

9. De nombreux calculs de coûts nécessitent l’estimation d’un amortissement.

 

Parmi ces calculs, il y a bien sûr celui du « prix de revient » complet d’un article vendu par une entreprise. Il y en a cependant bien d’autres. Certains sont communs à toutes les catégories d’entités. C’est notamment le cas quand un choix d’équipement est à instruire.

 

10. Par exemple, entre trois chaudières et au cas d’espèce, quel sera le coût complet de la thermie produite par chacune ?

 

La réponse passe par l’estimation d’amortissements d’équipement. La présence d’amortissements industriels parmi les charges n’est néanmoins nécessaire qu’en comptabilité générale d’entreprise, comme la présence d’amortissements de dettes parmi les charges n’est nécessaire qu’en comptabilité générale d’une entité autre que l’entreprise, quand cette autre entité est endettée.

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